COMMENT FIXER SES PRIX EN TANT QUE PROTHÉSISTE ONGULAIRE ?

Quand on débute et même après, fixer ses tarifs est l’un des sujets les plus flous, stressants et parfois casse tête dans le monde de l’onglerie.

On se pose 1000 questions :

« Est-ce que je suis trop chère ? Est-ce que je vais perdre des clientes ?

Comment font les autres ? » « est-ce que je vais réssir à en vivre ? » Mais soyons claires: faire ses prix au hasard ou en copiant la voisine, c’est la meilleure façon de travailler sans marge… et de s’épuiser.

Alors comment on fait pour construire une grille tarifaire juste, rentable, cohérente et assumée ? On voit ça ensemble

Ce n’est pas parce que tu fais payer 45€, 60€, ou 25€ qu’on peut te juger.

Ce tarif est censé refléter ton niveau, ton matériel, ton temps, ta formation, ton cadre de travail et ta stratégie.

En résumé: un bon prix, c’est un prix calculé. Pas un prix « à l’instinct ».

1. Connaître ton coût réel par prestation

Pose-toi cette question simple: combien te coûte une pose complète ?

Pas juste le gel ou le semi… TOUT.

Voici ce que tu dois inclure :

• Produits consommés (gel, primer, cleaner, capsules, chablons, etc.)
• Matériel à usage unique (limes, pads, bâtonnets, embouts jetables…)
• Électricité (lampe UV, ponceuse, lumière)
• Loyer ou amortissement de ta pièce
• Blanchisserie, papier, essuie-tout
• Impôts, cotisations, assurance pro
• Frais bancaires, site de réservation, téléphone pro, etc.

Exemple simplifié :

Tu fais une pose gel pour 40€.

Tes charges par cliente = environ 8 à 10€

Il te reste 30 à 32€ brut…

Maintenant, retire ton temps, tes cotisations, ton matériel…

→ Tu travailles peut-être pour 8€/h sans le savoir.

2. Valoriser ton temps de travail

Chaque prestation te prend du temps :

• Pose + nettoyage + désinfection/stérilisation + rangement
• Gestion du planning, réponses aux messages
• Formation continue, comptabilité…

Ton tarif doit inclure un taux horaire minimum acceptable. Tu veux gagner 20€/h net ? 25€ ? 30€ ? À toi de voir. Mais tu ne peux pas vivre correctement si tu es payée moins qu’un SMIC horaire en travaillant à ton compte.

Astuce : chronomètre-toi plusieurs fois. Souvent, on sous-estime notre temps réel.

3. Tenir de ta cible

Il y a des clientes prêtes à payer plus partout si la prestation le justifie.

Ton tarif doit rester cohérent avec ta clientele cible, ton environnement (ville, déco, style), et le niveau de confort que tu proposes (boisson, ambiance, posture pro…).

Ne sois pas « moins chère » par défaut. Sois logique avec ce que tu offres.

4. Ne pas brader « parce que je débute »

On a toutes commencé quelque part. Proposer des tarifs doux les premières semaines pour s’exercer, c’est normal. Mais attention: tu dois avoir une date de fin à cette « période de lancement ».

Sinon, tu te retrouves 6 mois plus tard :

• Avec des clientes qui ne veulent pas payer plus,
• En train de t’épuiser pour 30€,
• Et une réputation de « pas chère mais dispo » (donc pas urgente à réserver).

Tu montes en niveau = tu montes en prix. C’est une logique saine.

5. Afficher ses prix clairement et les assumer

Une fois que tu as défini tes prix :

• Affiche-les partout (Instagram, site, fiches, bouche-a-oreille)
• Explique-les si besoin, sans justifier
• Ne négocie pas. C’est TON métier, TON tarif, TON cadre.

Les clientes qui veulent « juste une retouche », « un petit prix » ou « un rabais entre copines » ne respectent pas ton travail. Ce ne sont pas tes bonnes clientes.

6. Prévoir les suppléments et les éviter les flous

Exemple :

• French = +5€
• Nail art simple = +3€
• Babyboomer = +5€
• Ongle cassé = +4€

Pourquoi c’est important ?

Parce que la transparence = la confiance.

Une cliente qui sait à quoi s’attendre reviendra.

Une cliente qui découvre un prix « plus élevé que prévu » te quittera.

Mieux vaut « paraître chère » au départ, que de créer une mauvaise surprise.

7. Revoir ses prix chaque année

Les produits augmentent. Ton niveau monte. Tu te formes, tu t’équipes, tu investis.

Alors pourquoi ton tarif ne bougerait pas ?

Revois-le 1 fois par an. Surtout si tu l’accompagnes d’un meilleur service ou d’une meilleure prestation.

En résumé pour définir un tarif juste :

• Je connais le coût complet de ma prestation.
• Mon tarif me permet de me payer à hauteur de mon travail.
• Mon tarif est cohérent avec ma zone, mon service et ma clientele.
• Je n’ai pas peur de l’afficher ni de l’expliquer.
• J’ai prévu des suppléments clairs pour les options.
• Je prévois de l’augmenter si nécessaire.

En conclusion

Fixer son prix, ce n’est pas juste « mettre un chiffre sur une fiche ». C’est assumer la valeur de ton travail, respecter ton temps, ta technique, ton savoir-faire… et en vivre correctement.

Un bon tarif, c’est un équilibre entre accessibilité, rentabilité et crédibilité.

Et rappelle-toi: ce n’est pas ton prix qui fait fuir une cliente. C’est l’incohérence entre ce qu’elle paie et ce qu’elle ressent. Sois juste, sois pro… et sois fière de ton tarif.

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