LES BLESSURES POSSIBLES LORS D’UNE PRESTATION D’ONGLES : EN COMPRENDRE LES RISQUES PUR MIEUX LES PRÉVENIR

Le métier de prothésiste ongulaire demande précision, délicatesse et rigueur. Même avec une parfaite maitrise technique, certaines situations peuvent entraîner des blessures, souvent bénignes, mais parfois plus sérieuses. Connaître ces risques permet non seulement de les anticiper, mais aussi de mieux les expliquer à la clientèle. Car derrière chaque pose réussie se cache une vigilance constante.

1. Les micro-coupures des cuticules

L’une des blessures les plus courantes concerne les petites coupures au niveau des cuticules. Elles peuvent survenir lors :

• du repoussage trop énergique des cuticules,
• de l’utilisation mal contrôlée d’un repousse-cuticule en métal,
• ou encore d’un embout de ponceuse inadapté ou mal dirigé.

Même si ces coupures sont superficielles, elles peuvent provoquer une gêne ou une sensation de brûlure lors de l’application des produits.

2. Les irritations ou brûlures chimiques

Certains produits peuvent provoquer :

• des picotements ou brûlures, surtout si la peau est en contact direct avec le produit,
• des rougeurs si le produit déborde sur les contours de l’ongle,
• des sensations de chaleur excessive sous la lampe UV/LED, notamment si une trop grande quantité de gel a été posée.

Un bon dosage, une application maîtrisée et une communication avec la cliente permettent d’éviter ces désagréments.

3. Les lésions de la plaque unguéale

Une mauvaise préparation de l’ongle naturel peut fragiliser la plaque :

• Poncer trop fort ou trop longtemps peut entraîner des zones sensibles, voire douloureuses.
• L’utilisation excessive de la ponceuse ou un embout mal adapté peut créer des stries profondes, visibles même après dépose.
• Un retrait brutal d’une ancienne pose peut provoquer un arrachement partiel de kératine, laissant l’ongle fin et sensible.

Ces erreurs peuvent ralentir la repousse saine de l’ongle et nuire à sa structure.

4. Les décollements douloureux (onycholyses)

Lorsque l’ongle artificiel se décolle partiellement et qu’un espace se crée entre la prothèse et l’ongle naturel, cela peut provoquer :

• une gêne permanente,
• des infiltrations d’eau ou de saleté, pouvant aller jusqu’à une infection fongique,
• voire un traumatisme de l’ongle si la prothèse s’arrache brutalement.

Le décollement peut être causé par une préparation insuffisante, un choc, ou une pose trop rigide qui ne suit pas la courbure naturelle de l’ongle.

Comment prévenir ces blessures ?

1. Formation continue : maîtriser les bons gestes, les embouts adaptés, les limites à ne pas dépasser.
2. Communication avec la cliente: écouter ses sensations, poser les bonnes questions, repérer les zones sensibles.
3. Hygiène et matériel de qualité : outils nettoyés, désinfectés et stérilisés, embouts en bon état, gels testés et certifiés.
4. Observation constante : un ongle fragilisé, une peau irritée, une cliente stressée… tout doit alerter.
5. Respect du protocole : chaque étape compte, aucune ne doit être négligée, même par habitude.

Conclusion

Aucune prestation n’est anodine. Même si les blessures restent rares dans un cadre professionnel, elles existent, et les ignorer serait une erreur. Etre capable de les anticiper, les reconnaître et réagir avec professionnalisme, c’est ce qui distingue une bonne prothésiste d’une excellente.

Et surtout: lorsqu’une cliente sent qu’elle est entre des mains expertes et attentives, elle revient. Toujours.

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