POURQUOI REFUSER UN REMPLISSAGE D’UN AUTRE SALON ?

Dans le métier de prothésiste ongulaire, il y a des décisions qui peuvent sembler « dures » ou incomprises aux yeux des clientes.

Refuser un remplissage posé par un autre salon en fait partie.

Et pourtant, ce refus n’est ni du snobisme, ni un caprice. C’est une mesure professionnelle, éthique et responsable.

C’est d’ailleurs une règle que j’enseigne à mes élèves en formation, car elle protège autant la technicienne que la cliente.

1. On ne connaît pas les produits utilisés auparavant

Quand une cliente vient d’un autre salon, impossible de savoir :

• La marque exacte des produits utilisés
• Leur compatibilité avec les vôtres
• Leur composition
• Le protocole de préparation appliqué
• Les réactions déjà observées (décollements, échauffements…)

Mélanger des produits de marques différentes sans connaître leurs bases chimiques peut entraîner :

• des décollements précoces,
• des incompatibilités de polymérisation,
• ou pire, des réactions allergiques.

Une pro formée ne prend pas ce risque à la légère

2. On ne connaît pas l’historique de la pose

Un remplissage, ce n’est pas juste une couche de plus.

C’est une suite logique d’un travail déjà entamé.

Mais si la pose initiale a été :

• mal catalysée,
• trop épaisse,
• mal préparée,
• ce qu’il peut y avoir en dessous
• ou abîmée par la cliente…

alors le remplissage sera instable dès le départ.

Résultat : la technicienne se retrouve à garantir un résultat… sur une base qu’elle n’a pas créée.

3. Hygiène, responsabilité et sécurité en jeu

Beaucoup de poses provenant d’autres salons (ou pire, de poses maison) sont :

• posées sans protocole d’hygiène rigoureux
• faites avec des outils non nettoyés, désinfectés et stérilisés
• réalisées sans assurance pro
• ou simplement avec des produits non conformes aux normes européennes

En reprenant ce travail, la nouvelle pro endosse la responsabilité :

• des conséquences en cas de réactions cutanées ou autres
• des éventuelles infections sous-jacentes
• du résultat final, même si elle n’a pas fait la base
• Ce n’est ni juste, ni professionnel.

4. Le remplissage est souvent plus long qu’une dépose + nouvelle pose

Contrairement à ce que certaines clientes pensent, reprendre une vieille pose :

• demande plus de temps pour inspecter et corriger
• implique souvent de « bricoler » avec une base instable
• nécessite plus de limage, de retouches, de vigilance

Faire une dépose propre, préparer l’ongle et repartir sur une base saine est souvent plus rapide, plus net et plus sécurisé.

Et le résultat est plus joli, plus durable, et engage réellement la technicienne.

5. Ce refus est une règle que j’enseigne à mes élèves

En tant que formatrice, il est essentiel de transmettre des habitudes saines et des limites professionnelles.

Refuser un remplissage d’un autre salon, c’est :

• Apprendre à poser son cadre
• Comprendre que la sécurité passe avant la peur de perdre une cliente
• Préserver la qualité du travail et la réputation du salon
• Valoriser le travail complet, maîtrisé, de A à Z
• Eviter les litiges liés à des causes extérieures (mauvais produits, ancienne pose instable)

C’est aussi respecter son métier et ses valeurs, et montrer que l’on ne « rattrape » pas, mais que l’on construit, soigne et garantit.

Conclusion : refuser, c’est aussi respecter

Refuser un remplissage déjà posé, et proposer une dépose et une repose, ce n’est pas rejeter une cliente.

C’est lui offrir un travail propre, maîtrisé et sûr, dans un cadre professionnel.

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